Novembre, je t’aime moi non plus.
J’ai dû mal poser des mots sur le petit résumé de ce mois ci. Tout me semble déplacé, maladroit. J’ai supprimé toutes les photos que j’avais prévu de montrer une par une pour ne laisser que celle de Mona et Anatole qui se tournent le dos. Cette photo illustre bien mon ressenti du moment, ces sentiments qui s’opposent.
Parce que oui, le mois de novembre a littéralement été coupé en 2. Il y a eu l’avant-après.
Le mois commençait bien avec ce week-end copines/spa/and co qui me paraît loin loin loin. Il y a eu une jolie demande aussi. Un dimanche cousinade, et un samedi génial enchaîné dans un cachot (je vous en raconte plus bientôt). Nous avons commencé à penser à Noël lors d’un joli goûter chez Maison du monde et de son atelier décoration de sapin. J’ai préparé un calendrier de l’avent avec mes photos préférées de l’année 2015. Ma photo numéro 1 : celle de la fête des pères d’Anatole et Guillaume sur le vélo.
Et l’après 13 novembre, déjà plus de 2 semaines! On y pense tous plus ou moins, difficile de faire autrement. Quand je prends le métro, dans les discussions, les hommages, les minutes de silence, assise à une terrasse, sur les réseaux sociaux et samedi toutes ces fleurs devant ces 2 cafés de République encore percés de balles. J’y pense. Je suis étonnée de voir toutes ces connexions de près ou de loin avec ces victimes. Ça me fait froid dans le dos.
« La vie continue » je me le suis dit, je l’ai vu écrit, mais ça sonne presque comme une excuse. S’excuser d’être heureux, d’aller bien, de ne pas avoir perdu quelqu’un et de passer à autre chose surtout. J’ai été déposer des fleurs samedi. Ce n’était pas prévu mais une fois devant, c’était une évidence de s’arrêter un instant. Ça a rendu l’horreur encore plus concrète et ça ne m’a pas vraiment apaisée contrairement à ce que j’aurai pensé.
Cette idée qu’on peut être frappé n’importe quand. Et plus parce qu’on est juif, dessinateur satirique, ou je ne sais quoi. Juste parce qu’on est là au mauvais moment. Cette idée d’impuissance fait peur.
Et d’un autre côté qu’est ce que je connais de la peur ? J’ai rien vécu, je n’y étais pas, je ne peux pas imaginer.
Compliqué ce mix de sentiments.
En attendant, c’est certain il faut continuer à vivre. Paris va être long à cicatriser. Et comme pour les attentas de janvier, on ne va pas oublier, mais pire cette fois ci on va vivre avec.
Désolé de partager ça. D’en remettre une couche alors que moi même je me suis complètement noyée au bout de quelques jours dans ce déversement d’actu et autres. Je ne partagerai pas ce billet sur mes réseaux. Il est là pour moi, et pour en parler si le coeur vous en dit.
4 Comments
Lorelei
1 décembre 2015 at 14 h 49 minil y aura un avant et un après c’est certain….
gros bisous <3
Emilie
1 décembre 2015 at 16 h 44 minCoucou
Je ne commente que très rarement mais là je veux prendre deux minutes.
Je voulais te remercier pour ce joli texte et ces mots si justes qui expriment ce que je ressens moi aussi.
On va vivre avec, et pourtant on y pense chaque jour.
La tristesse et la mélancolie sont ancrées dans mon cœur et cela va être long à aller mieux.
C’est incroyable ces ramifications entre les gens et de se rendre compte que tu connais forcément quelqu’un qui était au mauvais endroit au mauvais moment et n’est peut être plus là aujourd’hui.
COURAGE à tous, je pense à nous, à nous tous.
Soyons tout de même heureux et profitons des jolis instants surtout avec les enfants. Ils apportent joie et réconfort heureusement! Les amis, les verres en terrasse et le reste aussi hein!!!
Bises
Anneso_lesmoustachoux
8 décembre 2015 at 10 h 41 minMerci Emilie d’avoir pris le temps de laisser un petit mot réconfortant.
mybrouhaha
2 octobre 2017 at 22 h 34 minc’est marrant je n’avais pas vu cet article à l’époque… elle est belle cette photo d’Anatole et Mona !